La mort de Brendan

XL

La nouvelle que Brendan est revenu du Paradis se répand par tout le pays. Ce ne sont pas seulement les familles des pèlerins qui s'en réjouissent, mais tout le monde, universellement. Avant tout, les chers moines de Brendan sont heureux de retrouver leur bon père. A maintes reprises, il leur fit le récit de ce qui leur était arrivé au cours du voyage, leur racontant les bons moments aussi bien que les périls qu'ils eurent à courir; tout ce qu'il demanda à Dieu, quand il avait besoin de secours, - leur dit-il - lui fut octroyé. Il parla de choses et d'autres, sans rien omettre, et décrivit la façon dont il finit par trouver ce qu'il cherchait. Prenant exemple sur sa vertu, un grand nombre d'entre eux embrassèrent une vie sainte. Pour le restant de sa vie, Brendan, par la puissance de Dieu, prêta secours à beaucoup de gens. Quand l'heure de sa mort arriva, il retourna occuper la place que Dieu lui avait destinée. Dans le royaume de Dieu où il entra, des milliers d'hommes, et plus, continuent d'entrer à sa suite.


1816



1820



1824



1828



1832

La nuvele vait par païs
Que venuz est de paraïs.
Ne sunt haitét sul li parent,
Ainz sunt trestuz comunement.
Sur tuz sunt liéd li cher frere
De ço qu'or unt lur dulz pere.
Suvent lur dist cum unt errét,
U furent bien u enserrét;
E si lur dist cum prest truvat
Quanqu'al busuign a Deu ruvat,
E l'un e l'el trestut lur dist,
Cum il truvat ço que il quist.
Li plusurs d'els ensaintirent
Par la vertud qu'en lui virent.
Tant cum Brandans el secle fud,
A mulz valut par Deu vertud.
Quant vint al tens que il finat,
Ralat u Deus lui destinat.
El regne Deu, u alat il,
Par lui en vunt plusur que mil.