A ces mots, l'oiseau regagna le sommet de l'arbre d'où il était descendu. A la tombée du jour, les oiseaux se mettent à chanter pour annoncer l'approche du soir. Par leur chant mélodieux et puissant, ils rendent grâces à Dieu. Ils reconnaissaient ainsi dans leur exil le réconfort que leur donnait la présence des moines. Le souverain Roi ne leur avait encore jamais envoyé d'êtres humains. Puis l'abbé dit : « Avez-vous entendu la façon dont ces anges nous ont accueillis ? Louez Dieu et rendez-lui grâces, car il vous aime plus que vous ne le pensez ! » Ils laissent le bateau dans le lit du cours d'eau et vont manger sur le rivage. Puis, sur une psalmodie très solennelle, ils chantent les complies, au terme desquelles ils se couchent tous dans leur lit en se recommandant à Jésus. Ils s'endorment, épuisés de fatigue après tant de périls. Néanmoins, dès le chant du coq, ils récitent les matines avant l'aube, et, en harmonie avec eux, le chœur des oiseaux reprend les répons.

Voici qu'à l'aube naissante, sous un soleil lumineux, apparaît le fidèle messager de Dieu, qui les avait renseignés et guidés jusque-là, et qui leur avait fourni des provisions. Il leur dit : « Je vous procurerai des vivres en grande abondance; vous en aurez largement assez jusqu'à l'octave de la Pentecôte. Après des efforts exténuants on a besoin de repos : vous passerez deux mois dans ce pays. »