Brendan n'est pas un personnage de légende, mais sa biographie, comme ses voyages, a été enjolivée par les générations qui se sont succédé. Les premières références à Brendan datent du VIIe siècle. On raconte qu’il naquit durant le premier quart du VIe siècle dans le comté de Kerry au sud-ouest de l’Irlande. Des manuscrits plus tardifs lui prêtent des parents de noble naissance : Finnlug et Cara. Baptisé et élevé par Erc, évêque de Kerry, il a probablement reçu une éducation de choix.

Devenu prêtre, puis abbé, il exerce son ministère dans son pays natal où il fonde plusieurs maisons religieuses dont celle de Clonfert dans le comté de Galway où il meurt aux environs de 570.

Si, depuis sa mort, on lui a attribué de nombreux voyages, le seul qui soit attesté est celui qu’il a accompli en 562 pour rendre visite à saint Colomban. Ce dernier avait fondé une communauté religieuse sur Iona, île isolée au large de la côte nord-ouest de l’Ecosse. Son voyage en Bretagne auprès de son disciple saint Malo semble en revanche sans fondement. Quoiqu’il en soit, le saint Brendan de l’histoire appartient à cette race monastique engendrée par l’Irlande du VIe siècle formée d’hommes cultivés, épris d’ascétisme et de mortifications qui prennent la mer pour s’installer sur quelque ilot désert.

Entre l’époque de la mort de Brendan et la parution des premiers textes écrits du IXe siècle, de nombreux éléments légendaires, mélange de mythes, de folklore celtique et classique, dont la plupart étaient maritimes s’attachent au nom de Brendan, dessinant peu à peu le personnage du Navigateur que nous connaissons aujourd’hui.